♠ | Rumeurs & Vérité [Pv: Atsumei Taari]

Rumeurs & Vérité
Atsumei Taari & Matsuba Yokami

Le Clair de Lune éclairait la nuit sans nuages. Tout semblait s'être endormi dans ce linceul paisible. Je n'avais plus la tête à ce sommeil réparateur. Les rumeurs semblaient être fondées et les couloirs s'agitaient de cette possible nomination. Tout me désignait comme le nouveau Gô Ban Tai Taisho. Un instant, je soupirai face à cette réalité. Au fond de ma cellule, j'observai par la fenêtre la demi-lune. Tout était si calme en cette nuit. Pourtant, mon esprit dériva vers celle qui hantait de plus en plus souvent mon esprit. Atsumei-chan. Elle avait disparu depuis tout ce temps que je me demandais si elle m'avait oublié. Je me souvenais encore de ses regards envers les autres filles, je me souvenais de ses silences. Et maintenant, pensait-elle encore à mon souvenir ? Au fond, je connaissais déjà la réponse. Elle ne pouvait être que négative. Que pourrais-je avoir à lui plaire ? Je ne suis que bien trop banal. Je n'avais rien en ma faveur. Mon regard s'attrista à cette pensée. Peut-être était-ce mieux que j'arrête mes veines recherches. Elle avait choisi un autre chemin, finalement. Un chemin qui ne croiserait jamais le mien.

Au sein du Gotei, tout semblait être dirigé par le vent de panique que la disparition de trois Taishos avait lancé. Et les trois divisions abandonnées par les Traîtres n'avaient toujours révélé le nom du Successeur et redresseur. Tout restait dans le soupçon et le doute. Quelques noms sortaient des listes. Notamment moi, pour la Cinquième. Une certaine Hanabi était désignée pour la Neuvième. Restait la dernière qui s'enfonçait lentement dans sa propre obscurité. Personne ne voulait reprendre cette position. Je soupirai devant l'ampleur de la tâche, relevant mon regard vers la robe que je devrais bientôt revêtir sur les rumeurs se confirmaient. J'atteignais le but de mon premier rêve. Honorer ma mère aura été un franc succès. Pourtant, mon nouvel objectif me semblait impossible à atteindre. Elle. Un être dont je ne connaissais ni la localisation, ni l'état de santé, ni même les pensées actuelles. Comment pourrais-je la retrouver dans l'infinité du Rukongai ou dans l'une des autres dimensions. Rien ne me semblait permis pour la retrouver. Ou peut-être avait-elle décidé de me fuir. Dans ce cas, taire sa présence était sa meilleure chance de succès. Etait-ce ainsi que je devrais questionner mes sentiments ? Devais-je finalement taire cette affaire ? Un dernier soupir avant de me dresser, décidant de partir faire un tour au milieu de cette nuit. Je m'arrêtai un instant devant cette toge que bientôt, je pourrais peut-être arborer. Celle qu'Aizen avait porté avant moi.

Je sortis de ma cellule, découvrant l'air frais de cette nuit. Frissonnant à cette découverte, je me mis aussitôt à marcher, remarquant seulement à cette instant que mes pensées étaient plus orientées vers la jeune Shinigami de l'Académie que mon rêve. Que je sois Taisho ne changerait rien, dorénavant. J'étais devenu ce Shinigami accompli que ma tendre mère avait toujours souhaité que je sois. Finalement, j'y serai arrivé. Je me perdis dans le dédale du Seireitei, toujours plongé dans mes pensées, à voguer dans les eaux de mon esprit, ainsi que dans les rues qui, pour moi, se ressemblaient toutes. Je n'avais que faire d'où je me rendais. Mon but était de déambuler. Simplement. Un bruit se fit percevoir. Une discussion plus exactement. Je sortis de mes pensées, me mettant à écouter ce qui se disait. Plaqué contre le mur, espionnant par habitude, je compris rapidement que j'avais à faire à deux hommes de la Onzième parlant d'un autre membre. A la description donnée, je compris qui elle était. Elle. Elle était là. Au sein même de cette Division. Un instant, j'écoutai encore cette conversation qui dévia lentement vers d'autres sujets plus salaces. J'avais obtenu les informations que je souhaitais et c'est dans un Shunpo rapide que je me dirigeai vers les quartiers de cette Onzième Division. Comme un assassin, je découvris sa chambre. Finalement, je me retrouvai dans les couloirs. Elle était là, derrière une des portes. Et j'avais fini par la découvrir.

Je ne pris pas la peine de frapper à la porte que j'entrai à l'intérieur. Tout était silencieux, tandis qu'elle dormait. Je me laissai aller à un sourire. Finalement, je la retrouvais soudainement. Personne n'avait su me dire quoi que ce soit et je la trouvais là, dans son lit. Elle semblait dormir, et sa lente respiration me fit dire que c'était le cas. Je l'observais en silence, ne voulant pas la réveiller. Elle dormait et avait besoin de ce repos. Pourtant, je ne pus me résoudre à partir. Si j'étais trouvé ici, je ne serais certainement plus le futur Taisho. Pourtant, j'étais, en cet instant, prêt à me résoudre à cette peur. Venant à pas feutré, silencieusement, je m'assieds sur le bord du lit, prenant sa main tiède et inerte dans la mienne. Maintenant, j'attendais. Simplement, j'attendrais que le jour se lève pour partir. Juste rester avec elle, même à la regarder. Prendre le temps de la voir durant cette nuit. En cet instant, j'étais apaisé. Mon coeur se reposait enfin à sa vue. Celle que je n'espérais plus voir était là, devant moi. Elle dormait et je veillais.

«Je suis là, maintenant. »

(c) Never Utopia

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Atsumei Taari & Matsuba Yokami

Tout dormait au sein de la Onzième. Tout le Seireitei se reposait, tentant d'oublier ses actuels tracas. Trois Capitaines disparus. Trois Divisions sans Taisho. Aucun vrai Commandant n'était présent pour coordonner les affaires d'un Gotei essoufflé par ses guerres. Il y avait certes ce Kuchiki, à la noblesse certaine, qui pouvait remettre l'ordre. Mais d'autres me venaient encore à l'esprit, tels les Taishos Ukitake et Shunsui dont les faits d'armes n'étaient plus à redire. Hitsugaya Toshiro, le jeune prodige et le cadet des Taishos, n'était pas à mésestimer dans ces affaires. Ceux-là étaient, à mes yeux, ceux en qui les Divisions pouvaient compter parmi les meilleurs. Sans oublier ceux que je ne donnais le nom simplement car ils ne me venaient pas à l'esprit. Et tandis que ces hommes tentaient de reprendre le contrôle, des murmures devenaient rumeurs que chacun donnait fictive ou non. La rumeur me concernant semblait être de plus en plus fondée, mais aucune décision n'était prise. Tout comme la rumeur concernant Hanabi Takahashi, amie d'enfance du Kuchiki. Et tandis qu'ils tentaient de trouver des remplaçants dignes d'une foi, cet adversaire inconnu et invisible de tous, se baladait, son forfait commis et impuni. Cela me révoltait de me sentir aussi impuissant.

J'étais dans sa chambre et pourtant, je pensais encore à ce qui se passait à l’extérieur. Pourquoi ne pouvais pas tout simplement m'apaiser un court instant ? Finalement, j'y arriva lorsque je déposai mon regard sur elle et son air paisible. Enfin, je la retrouvais. Je n'y croyais plus et je la trouvais là, endormie et radieuse. En cet instant, rien ne pouvait m'atteindre. Je me sentais invincible, capable de tout abattre. Juste pour elle. Quelqu'un avait-il remarqué mon attachement à son égard ? Elle. Elle dont le souvenir ne me quittait jamais. Elle à qui je m'étais ouvert. Elle qui était la première à croire en moi. Je me rendais compte, maintenant, qu'elle m'avait construit, bâti, plus que je ne l'aurais cru. Elle ne me laissait pas indifférent, devais-je avouer. Elle comptait. Elle comptait à mon coeur. Peut-être était-ce même la première fois qu'un être physique comptait à mes yeux. Peut-être étais-je vraiment attaché à elle en fin de compte ? Mais comment cela était-il arrivé ? Je n'aurais su le dire. Etait-ce dans ce couloir ou plus tard ? Quand exactement avait-elle pris cette place au point d'avoir fait de sa recherche ma priorité ? Je ne sais pas. Au fond, je ne veux pas savoir. Peu m'importe. Elle était là, couchée dans son lit. Magnifique et sublime. Et mes yeux reflétaient la lumière des étoiles à l'observer.

Un frémissement me surprit. Sa main venait de bouger et bientôt, elle se releva, me sautant au cou sans que je n'aie le temps d'un réflexe. Déjà, je tentai de la réceptionner que je me retrouvais couché sur son lit. Elle m'enlaçait. Je l'entendais sangloter, sentant même quelques larmes dans mon cou. D'instinct, je me doutais que cela ne pouvait être que des larmes de joie, de plaisir retrouvé. Je me surpris moi-même à sourire, heureux de cette réaction de sa part. Elle avait murmuré mon prénom, dans un seul souffle, se tenant fermement à moi. Je me sentais moi-même heureux. Non pas au point de pleurer, mais au point de sourire béatement. Je me disais que je devais avoir l'air d'un idiot, mais je m'en contre-fichais en cet instant. Me déplaçant lentement, sans vouloir la brusquer, je passai mes deux bras autour de sa taille, déposant une main dans ses longs cheveux rosés. Je fermai les yeux, me plaisant à la sentir contre moi. Je n'avais jamais imaginé de telles retrouvailles. D'ailleurs, ces derniers temps, j'avais surtout désespéré de ne plus la retrouver. Pourtant, mon rêve se réalisait. Elle était là, juste sur moi.

Lentement, je me redressai, ne voulant pas la brusquer. Je gardai ma tête contre la sienne, souriant toujours à ces retrouvailles. Gardant un bras autour de sa taille, je ne voulais plus la lâcher, de peur qu'elle disparaisse. Je voulais simplement la sentir. Ressentir chacune de ses respirations. Entendre sa voix. Sourire à sa présence. Tout ce qui pouvait se dérouler autour ne comptait plus. Ne comptait pas. Je venais d'entrer dans une bulle dont je ne voulais pas sortir. Juste être là, à respirer à ses côtés. Pourquoi ne m'étais-je pas rendu compte plutôt compte qu'elle avait atteint mon coeur ? Pourquoi me surprenais-je même à penser avec mes sentiments ? Mon nouveau but n'était-il que l'expression de mes sentiments les plus enfouis ? Deux sentiments se confrontaient en moi. Pour la première fois, je me posais des questions sur ce que je pouvais ressentir. J'expirai bruyamment avant de prendre la parole. Ce silence me plaisait, mais je rêvais trop de lui parler, de l'entendre me dire quelques mots pour attendre plus longtemps.

« Je ne pensais plus te retrouver. Mais tu es là, juste devant moi. J'ai cru ne jamais te revoir ! »

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Elle s'écarta lentement, se libérant de mon étreinte au passage. Je reçus un coup de poing en plein estomac, comme si, alors qu'elle se levait, le vent allait la faire disparaître. Mais elle était encore là. Elle n'avait pas disparu et cet instant où elle n'était plus juste à côté me parut être une éternité. Je ressentais cela pour la première fois, restant interdit en mon for intérieur. Dans un sens, je ne comprenais pas. Je devais me résoudre à cette incompréhension. Je l'observai marcher jusqu'à sa fenêtre. A cet instant, je déglutis difficilement, remarquant pour la première les vêtements dans lesquels elle se trouvait. T-shirt légèrement trop court, il me dévoilait les formes arrondies de ses fesses. Je pouvais jusqu'à observer chaque trait dessiné sur la culotte, mais sentant la température monter à mes joues, je me détournai de cette vision. C'était la première fois que je la voyais habillée ainsi. Que je voyais quelqu'un habillé de la sorte, tout simplement. J'en étais gêné de l'apercevoir dans cette tenue. S'était-elle rendu compte de ce que je pouvais observer ? Mais dans mon esprit, l'image revenait déjà, m'apprenant que je désirais encore simplement l'admirer. De nouveau, je l'observai, scrutant chacun de ses mouvements. Elle restait là, plantée à sa fenêtre à observer les étoiles. Je détournai mon regard. Cela me plaisait, je ne pouvais le nier, mais je la respectais bien trop pour avoir des pensées malsaines à son encontre.

Elle se tourna vers moi. Malgré les faibles lumières de l'extérieur, je ne pus m'empêcher de scruter son corps. J'en étais étonné. Son seul vêtement lui dessinait une poitrine merveilleuse, proportionnée pour accueillir des mains délicates, tandis que sa culotte cachait une intimité qui l'opposait à la mienne. Je ne pus m'empêcher de la décrire, remarquant combien ses traits fins ne me laissaient soudainement plus aussi de glas qu'auparavant. Etait-ce la vue de son fessier ? Sa tenue était-elle ce déclencheur ? Je n'en savais rien. Seulement, je ne pus m'empêcher de scruter son visage. Je fus ébloui par ses cheveux rosés, son regard émeraude. Ses traits me plaisaient. Je me rendais alors compte qu'elle avait toujours été le seul être dont j'étais capable de dessiner chaque trait de son corps au simple souvenir. Ma mère n'avait plus de visage depuis des années. Elle n'était qu'un corps difforme, une voix dont je ne connaissais plus le timbre. Mais elle. Malgré sa trop longue absence, était toujours restée fixée dans mon esprit. Elle me plait. Au fond de mes côtés, je sentais mon coeur battre d'une violence inouïe, comme s'il me hurlait d'agir. Pourtant, je ne savais que faire. Ni que dire. Je gardais le silence, juste à observer ce visage restait toujours dans mon esprit. Rien n'avait jamais effacé cette Shinigami. Ni son physique. Ni son caractère. Je me souvenais toujours, quoi qu'il arrive, de cette jeune femme. Elle me plaît. Je ne pourrais le nier. Comment suis-je sensé réagir à ce sentiment ? Je ne sais pas. Juste attendre.

Elle m'avait parlé, avant de me rejoindre. Elle s'était plantée devant moi et je décidai de prendre d'une main sa propre main gauche, la seule qui restait vraiment libre puisque son bras droit était dans son dos. Je réfléchissais à ma réponse, déconcerté par cette soudaine nouvelle proximité. Nous n'avions jamais vraiment été ainsi et la trouver là, dans cette tenue, si proche de moi, me faisait rater quelques battements de coeur. Et pendant que je réfléchissais, je voyais lentement son corps se balancer, comme si elle était tout aussi gênée que moi par ce contact. Tout était nouveau et j'appréciais cette intensité. Je n'aurais jamais pu rêver de pareilles retrouvailles, pourtant, sa question n'était pas là pour me réjouir. Baissant mon regard, il tomba de nouveau sur sa propre culotte et je ne pus m'empêcher de rougir, m'imaginant ce qui pouvait être caché. Je détournai rapidement le regard, toujours aussi perturbé par cette tenue à laquelle je ne m'attendais plus. La vision que je vis était l'entrelacement de nos doigts, comme si déjà, ils signifiaient notre union. En silence. Sa deuxième question me fit sortir de ma torpeur et je dus relever le regard pour la regarder. Je déposai mon regard dans le sien. Je me levai pour être à sa hauteur, ma main toujours dans la sienne.

« Je n'ai jamais appris pour ton séjour à l'hopital ... Personne ne m'a jamais prévenu ... Si seulement j'avais su ... Je serais resté à ton chevet le temps que tu te soignes. Au lieu de cela, je suis resté dans l'inquiétude. J'étais isolé, seul, et ton absence se faisait ressentir ... »

Je laissai un silence s'installer, l'observant. Je ne pus m'empêcher de lui sourire, passant une main dans ses cheveux pour remettre un cheveu rebelle derrière son oreille. Je ne m'empêcher de déposer une main sur son flanc, sentant du même coup sa respiration grâce aux battements de son ventre. Après un instant à s'observer mutuellement dans les yeux, je dus céder, ne supportant jamais de me faire percer à jour par mon regard. L'ayant abaissé, je découvris une autre particularité. Son vêtement lui collait étrangement à la peau, me faisant comprendre qu'elle ne portait pas de soutien pour sa poitrine. Je déglutissais difficilement. Pourquoi devais-je remarquer tout cela pour la première ? Son corps me fascinait. Je le dévorais du regard et je n'osais le toucher davantage, comme s'il m'était sacrilège de lui faire cela. Je craignais de la blesser dans un de mes gestes. Quand je relevai une nouvelle fois mon regard, je dûs avouer que la lune ne pouvait plus cacher la chaleur qui teintait mes joues. Son accoutrement me gênait et me plaisait à la fois. J'étais perturbé.

« Mon but ? Depuis plusieurs années je te cherche ! Je veux juste retrouver celle qui compte le plus à mes yeux ... Et A mon coeur ... -Dis-je ces derniers mots dans un murmure.- Maintenant que je t'ai retrouvé, si tu veux que je parte, je le ferai. Je voulais encore te voir. Tel est mon but en te prenant la main, ici. »

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Atsumei Taari & Matsuba Yokami

Pour la première fois, et ce malgré le murmure, je parlais de mes sentiments. C'était pour moi une nouveauté. Ce bonheur me frappa plein coeur, tandis que ce dernier battait la chamade. Je n'avais pas simplement réfléchi à mes sensations, je les avais formulées. J'avais déclaré qu'elle comptait pour moi, que je tenais à elle. J'offrais à merci mon coeur. Pourtant, je ne le faisais nullement par la force. Simplement que je le désirais. Qu'elle sache à demi-mot ce que je pouvais ressentir. Je pensais cela juste de lui apprendre ce que mon coeur m'avait dicté comme conduite. Celle qui m'avait amené à me rendre de nuit dans sa propre chambre. Comme un voleur ou un bandit. Et pourtant, je ne le regrettais pas. J'avais avancer comme jamais. J'avais su lui dire ce que j'avais toujours tu à moi-même. Depuis quand était-ce ainsi ? Ce n'était pas important. Pas en cet instant.

Mais sa réaction me surprit. Aucune exclamation de joie. Juste un geste. Elle avait retiré sa main de la mienne et déjà, mon coeur se serra. L'avais-je blessée d'une quelconque façon ? Son regard était devenu froid, presque assassin. Comme si j'avais été beaucoup trop loin. Comme si j'avais commis une erreur irréparable. Avais-je dépassé les limites à lui dire qu'elle comptait à mon coeur ? Soudainement, elle mit ses deux mains sur mon torse légèrement découvert, se mettant à le caresser avec douceur, inspectant chaque partie de ce dernier. Surpris, je restai un instant interdit par son geste. Une fois les premières secondes passées, je me repris en main, voulant déjà arrêter ses caresses que je trouvais déplacées en pareil moment. Elle retira ses deux mains au moment où je me lançai à ses poignets, ajoutant un "Qu'est-ce ..." que je ne pus terminer. Elle me coupa net d'une phrase qui me fouetta. Plein coeur. Mais aussi, elle résonnait dans mon esprit, tel un choc électrique que je n'avais pas senti venir. Ce premier élan sentimental venait d'être arrêté net par un seul acte et quelques mots. Ainsi, elle me voyait comme quelqu'un qui ne cherchait qu'à abuser d'elle. Un poids venait soudainement peser dans ma poitrine là où, quelques instants auparavant, je sentais mon coeur battre à la chamade. Ce n'était plus le cas, maintenant. Comme si la flamme que je venais de découvrir avait été brutalement éteinte. Comme si on m'arrachait cette source qui m'avait animé en secret.

Elle s'était approchée de la porte. Déjà, mon regard se tourna vers le sol, connaissant les prochaines paroles qu'elle allait me dire. Et lorsque j'entendis la porte s'ouvrir, je savais que ma fin était toute proche. Et le couteau s'enfonça net dans une plaie déjà béante quelques seconde seulement après. Ses mots claquèrent comme une fin que je ne désirais pas. Je n'avais fait que l'attendre durant toutes ces années, sans me décourager malgré certains discours qui me disaient de l'oublier et de m'occuper de mon présent. Je n'avais jamais su. Je n'avais jamais voulu. Et maintenant que je la retrouvais, tout ce que j'avais espéré volait en éclat. Brisé comme un miroir au reflet trompeur. Elle avait changé, comme elle le disait. Elle n'était plus ce qu'elle était de mon souvenir. Je m'étais accroché à ce qui n'était plus. J'avais oublié que le temps laissait toujours son empreinte. J'avais cru à tort que rien n'aurait changé. Que je pourrais la retrouver, mais finalement, je m'étais seulement moi-même perdu. J'avançai vers elle, m'arrêtant juste en face. Mes yeux perlaient, tout comme les siens. Que cela pouvait-il dire ? Pourquoi pleurait-elle de me renvoyer ? Je ne comprenais pas. Je n'ai jamais su comprendre les affaires des sentiments. Mais je devais respecter sa décision. Juste par amour, au moins. Elle ne voulait plus me voir. Etait-ce moi qui avait changé ? L'avais-je déçue d'une quelconque manière ? Je baissai mon regard pour lui dire quelques mots qui ne laissaient aucun doute sur ma tristesse et mon désarroi, tant ma voix me paraissait cassée.

« Pour mes sentiments ... C'était la ... Première fois ... »

Je devais partir maintenant. Comme elle me l'indiquait. Prenant une première respiration pour éviter que mes larmes ne montent, je déposai un baiser au coin de ses lèvres, voulant y goûter ne serait qu'une fois. Puis je sortis, refermant la porte derrière moi. Le couloir était sombre. Froid. Vide. Soudainement, je me me rendis compte que je venais de perdre ce qui m'était cher. J'étais subitement plus seul que je ne l'avais jamais été. Je n'avais plus rien. Personne. Seulement un souvenir. Cette rencontre dans le couloir. Là où elle m'avait changé, sans le savoir. Sans que je m'en aperçoive. Devant mes yeux cristallins se rejouait cette scène. Un instant, j'en souriais, prenant plaisir à me remémorer cet instant. Elle avait été là, alors. Maintenant, elle avait disparu. Ce n'était plus qu'un mirage. Une illusion de mon esprit.

Je m'écroulai dans ce couloir, mes jambes ne voulant pas avancer. Je ne voulais pas partir. Je voulais juste rester là, jusqu'aux premières lueurs du jour. Juste être seul, dans ce couloir aux ténèbres environnantes. Maintenant, je me retrouvais esseulé. Je m'étais toujours senti protégé. Comme si elle avait toujours veillé sur moi malgré son absence. Mais, elle n'était plus là. Elle ne veillerait plus. J'étais juste seul. Incapable d'avancer. Je me rendais compte, alors que je me couchais à même le sol, que j'avais toujours avancé pour elle. Celle qui avait cru en moi la première. Pour l'éblouir. Pour l'épater. Pour lui plaire. Mais maintenant, c'était trop tard. Elle ne serait plus jamais là. Et, le coeur chargé, pour la première fois, je me mis à pleurer. Mes yeux laissaient couler des larmes. Ainsi, isolé dans ce sombre couloir, je pleurai toutes les larmes qui me venaient. J'avais perdu et ma volonté et mon coeur. Plus rude que tout combat, j'y avais perdu la vie ...

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